né le 27 novembre 1838 à la ferme du domaine de Montlogis, à Polminhac. Ses parents y étaient fermiers. Il est l’ainé survivant d’une famille de 7 enfants.

Les ancêtres de Jacques se retrouvent à Giou de Mamou aux XVIème et XVIIème siècles, après un court passage par Yolet, ils se sont installés à Polminhac vers 1730. Il fait ses études au séminaire de Saint-Flour (Cantal). Il est ordonné prêtre diocésain le 21 mai 1864 à Saint-Flour puis nommé vicaire de Roannes-Saint-Mary. Il resta au service de ce diocèse de 1864 à 1873. Puis il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, en 1873. Il suit les études de théologie à Vals où il sera marqué par le Père Ramière et la dévotion au Sacré Cœur de Jésus. Très vite, le père Berthieu affirme une vocation de missionnaire. Ses supérieurs l’envoient  à Madagascar deux ans plus tard. En 1875 il quitte le port de Marseille pour l’île de La Réunion d’où il passe bientôt sur Sainte Marie (aujourd’hui: Nosy Boraha), une île (française) au large de la côte nord-ouest du Madagascar, pour y étudier la langue malgache. Avec deux autres jésuites et les Sœurs de Saint Joseph de Cluny il forme une équipe missionnaire dynamique. Il y fait du travail pastoral durant cinq ans, jusqu’en mars 1880.

Ses 21 années d’apostolat furent entrecoupées de trois exils, à cause des lois françaises antireligieuses et des guerres coloniales. Il s’occupe de la christianisation de plus de dix villages et stations missionnaires. La seconde guerre franco-hova (guerre coloniale franco-malgache 1894-1895), l’oblige à un nouvel exil, plus court cette fois, sur l’île de la Réunion et il est de retour en décembre 1895, sur la grande île de Madagascar, à Ambatomainty après treize mois d’absence. Une paix est signée, mais elle ne règne pas dans tous les esprits. En 1896 il est confronté à une insurrection politico-religieuse du mouvement Menalamba, ceux qui portent des lamba ou toges rouges (opposition au christianisme et au pouvoir français). Partie de l’ouest de l’Imerina, elle gagne le nord. Les chrétiens sont souvent menacés car pendant cette rébellion, la tribu des Menalamba voulait rétablir le culte des idoles. Jacques Berthieu cherche à placer les chrétiens sous la protection des troupes françaises. Il est isolé des soldats et attaqué par les Menalamba, le 7 juin 1896. C’est ainsi qu’il tombe entre leurs mains dans l’après-midi du 8 juin 1896. Il est arrêté et reçoit un coup de hache sur le front. Le 8 juin 1896 il lui est cependant proposé la vie sauve s’il renonce à la foi chrétienne : « Je ne puis absolument pas consentir à cela. Le missionnaire refuse cet acte d’apostasie et accepte d’être fusillé à Ambiatibe (à 60 kilomètres de Tananarive). A sa mort, plusieurs de ses agresseurs adhèrent au message de l’Evangile et reçoivent le baptême.

Il sera canonisé par le pape Benoit XVI le 21 octobre 2012, à l’occasion de la journée mondiale des missions.

Texte extrait de la notice consacrée au père Berthieu sur Jésuites de la province de France.

Bibliographie: